Raconte-moi ton parcours

Ce projet réalisé avec la mission locale de Saint-Denis a pour objectif de parler et de faire découvrir les parcours des jeunes ayant bénéficié de l’accompagnement de la mission locale en les interviewant et en les prenant en photo par des jeunes arrivants à la mission locale. Les portraits photos et les textes sont ensuite exposés dans les locaux de la mission locale et lors d’événements extérieurs.

Ayman : “Parfois, c’est difficile de s’accrocher mais il faut tenir bon”

Originaire de Montpellier, Ayman avait 22 ans quand il s’est inscrit à la Mission locale. Une structure qu’il a découverte il y a 8 mois lors d’un salon sur l'alternance. Ses objectifs étaient clairs : il cherchait une alternance dans la communication et le marketing. Quand il est arrivé à la Mission locale, Samuel Besson, le conseiller chargé Entreprises, l’a mis en contact avec plusieurs sociétés. Il a amélioré son CV, passé différents entretiens et il a pu trouver une alternance qui lui plaisait. “Chaque semaine, j’appelais le responsable, je le harcelais ! A force, il ne m’a pas oublié, il en a parlé à la directrice qui m’a rencontré et maintenant je suis en alternance ici, à l’Agence pour l’insertion et à la Mission locale”.

Ayman est confiant concernant son avenir parce qu’il sait ce qu'il veut faire et qu’il se sent accompagné. “Cela a été difficile de s’accrocher, parfois j’avais envie de repartir à Montpellier mais je me disais que je n’avais pas fait tout ça pour rien et que je devais tenir bon.”  Il nous a donné de très bons conseils : “Fais une formation qui te plait, ne pense pas à l'argent tout de suite”. La Mission locale l’a aidé à rendre son projet concret. “Maintenant, je suis content. La formation que je suis correspond à ce que j’attendais”.

Ce qui était intéressant au cours des interviews, c’était de rencontrer des jeunes très motivés et déterminés qui ne lâchent rien. Cela force le respect de voir leur parcours très différents mais avec la même envie et certitude d’y arriver. C’est très encourageant et inspirant.

Florian Aissani et Mamadou Diakhaby

Aïssetou : “La Mission locale m’a aidée à savoir ce que je veux vraiment faire plus tard”

Âgée de 26 ans, Aïssetou est inscrite à la Mission locale depuis quatre ans mais elle n’y vient régulièrement que depuis l’année dernière. Son objectif était alors de trouver une alternance dans le domaine de l’événementiel pour son Master 2 de Marketing Communication. Si elle l’a finalement trouvée toute seule de son côté, la Mission locale lui a toutefois proposé un stage de deux mois à la mairie de Saint-Denis, au service qui gère tous les événements qui sont organisés dans la ville. “Je suis arrivée au moment de la Coupe du monde de rugby. C’était une période très dynamique, il y avait plein de choses à organiser. Ce stage a été une expérience passionnante”, nous a-t-elle raconté. Ce stage lui a surtout permis de préciser son projet professionnel. “Je sais maintenant que je voudrais être chef de projet événementiel. La Mission locale m’a aidée à savoir ce que je veux vraiment faire plus tard”. La Mission locale lui a aussi permis de vivre un moment inoubliable : une rencontre avec le roi d’Angleterre Charles III lors de sa visite à Saint-Denis en septembre 2023. “Un dérivé de la Mission locale a été créé en Angleterre par Charles III, c’est pour cela qu’il voulait nous rencontrer. On l’attendait dans un café en face de la mairie et après avoir visité la basilique, il s’est dirigé vers nous et il s’est installé pile en face de moi !”.  

Comme elle a eu 26 ans en décembre, son accompagnement à la Mission locale est terminé, mais Aïssetou reste toujours en contact avec l’équipe qu’elle trouve “vraiment bienveillante et à l’écoute”. Si elle se sent aujourd’hui “sereine”, elle reconnaît avoir parfois eu “des coups de mou”. “Parfois, quand tu fais des recherches, et que tu enchaînes des échecs et des refus, tu commences à perdre patience et confiance, c’est humain. Le fait d’en parler à son entourage et à des professionnels, cela aide à relativiser, à se dire que ce n’est pas très grave, que c’est une mauvaise passade mais qu’on va rebondir, trouver d’autres moyens pour accéder à ses objectifs”. Pour elle, “l’échec est une chose mais l’abandon est inacceptable”. J’ai ressenti chez Aïssetou une volonté ardente de réussir, malgré l’adversité et les difficultés. C’est une femme volontaire et engagée et j’ai apprécié découvrir son parcours. J’ai ressenti chez elle une motivation similaire à la mienne et cela me conforte dans l’idée qu’il ne faut rien lâcher. 

Mamadou Sacko

Jérémy : “J’ai pu découvrir ici de nouveaux métiers grâce aux conseils de professionnels”

Jérémy a 22 ans et a été accompagné par la Mission locale de Saint-Denis pendant six mois. “Cela faisait presque deux ans que j’étais au chômage et j’avais besoin d’aide pour trouver un emploi plus facilement”, nous a-t-il raconté. A son arrivée, il cherchait exclusivement du travail en tant que rayonniste en supermarché mais petit à petit, il a élargi ses recherches à d’autres métiers comme la sécurité et le transport routier. “J’ai pu découvrir ici de nouveaux métiers et améliorer mon CV grâce aux conseils de professionnels”. 

Au cours de l’interview, j’ai trouvé Jérémy très volontaire. Il fait preuve de beaucoup de courage. Il reconnaît que ce n’est pas facile tous les jours et que parfois “on n’a pas envie de se lever le matin”. “Mais j’aime bien venir à la Mission locale, j’y ai rencontré des gens sympas et les conseillers sont très à l’écoute donc ça me remotive”, nous a-t-il confié. Aujourd’hui, alors qu’il s’apprête à suivre des formations, Jérémy avoue “être heureux et se sentir bien”. Je retiens de ma rencontre avec Jérémy qu’il ne faut rien lâcher et qu’il ne faut pas hésiter à demander de l’aide aux conseillers de la Mission locale qui sont là pour aider tous les jeunes à avancer. 

En outre, ce que j’ai compris, c'est qu’il faut avoir plus confiance en soi. Ce n’est pas facile pour moi de m’exprimer devant quelqu’un que je ne connais pas. Cet atelier m'a fait changer de ce point de vue là. Au début, je pensais ne pas être à la hauteur mais j’ai compris que c’est intéressant et très important de communiquer, de partager ses ressentis, d’écouter et à la fin d’en tirer un profit parce que le partage d’expériences peut nous permettre de trouver une solution à nos problèmes.

Boubacar Diop

Ramata : “S’orienter dans un domaine que l’on aime, c’est le plus important”

Ramata a 22 ans, elle est titulaire d’un bac accueil. Une formation qu’elle a appréciée parce qu’elle aime beaucoup le contact avec les gens. Elle est venue s’inscrire à la Mission locale à l'âge de 18 ans parce qu’elle avait besoin d’aide pour trouver un travail dans ce domaine. Elle savait qu’elle voulait travailler tout suite et non pas poursuivre ses études. Elle s’est sentie très bien dès son arrivée, elle avait un conseiller à l’écoute qu’elle voyait une fois par semaine. Ils appelaient ensemble les entreprises et elle cherchait aussi de son côté. “Je suis inscrite depuis trois ans et je viens en intermittence quand j’ai besoin d’aide pour trouver un emploi”, nous a-t-elle raconté. La Mission locale lui a aussi permis de trouver un appartement dans lequel elle se sent bien. 

Selon elle, les jeunes qui n’ont pas d’idée d’orientation pour leur avenir doivent s’inscrire à la Mission locale parce qu'”ils aident vraiment mais il faut être motivé !”. Elle m’a conseillé de m’orienter dans un domaine que j’aime et dans lequel je me sente bien. “C’est le plus important”, selon elle. Ramata a quitté son dernier emploi récemment mais elle est confiante dans le fait d’en retrouver un rapidement.

Quand je l’écoutais parler de son parcours, j’ai eu envie de lui ressembler et d’être aussi confiante qu’elle dans l’avenir. Cela m’a donné envie de sortir davantage de chez moi et de trouver quelque chose que j’aime. Je sais que je vais y arriver, je suis motivée car je veux être indépendante en trouvant un emploi qui me comble et je sais que le reste suivra.

Wendy Coulibaly

Yanis : “Il faut faire le premier pas, oser, essayer”

Yanis a 23 ans, il s'est inscrit à la Mission locale après son bac parce qu’il était dégoûté des maths et des sciences. “Je passais pas mal de temps sur Internet et sur YouTube. Je me suis dit que j’allais être YouTubeur mais la réalité est différente de ce que l’on imagine !”. Il a fait une licence de cinéma (en plein Covid) mais a arrêté parce que la formation ne lui plaisait pas vraiment. Ensuite “j’ai pris une année sabbatique durant laquelle je n’ai globalement rien fait. Moralement, ça allait parce que je passais mes journées à jouer aux jeux vidéo. Mais avec le recul, je n’étais pas fier de moi, j’avais l’impression de perdre mon temps. J’ai entendu parler de la Mission locale par un ami, je suis venu m’inscrire”. 

Lors de son premier entretien, il a expliqué à sa conseillère qu’il aimait bien le domaine de l’audiovisuel. “C’est une des meilleures décisions que j’ai prises, de prendre rendez-vous avec la Mission locale”, estime-t-il aujourd’hui. Il s’est vraiment senti aidé, une aide qu’il n’avait pas reçue ailleurs. La Mission locale lui a proposé de suivre une formation à l’INA (Institut national de l'audiovisuel) qui lui a beaucoup plu et il a ensuite trouvé un stage avec l’association La Toile Blanche, qui produit des films. “C’était trop bien, ça a été une super expérience”. 

Le conseil que Yanis m’a donné est “de faire le premier pas, d’essayer et d’oser venir à la Mission locale pour découvrir des ateliers et des formations”. Même si j’étais sceptique en venant à cet atelier, je me suis rendu compte que c’était intéressant d’entendre une autre vision, d’avoir d’autres points de vue et d'autres expériences. Je me suis retrouvé dans l’histoire de Yanis parce que je n’aime pas les études comme lui mais je suis curieux alors je sais que je finirai par trouver ma voie. 

Abdallah Bouhamida

Imene : “Il faut être patient, des portes s’ouvrent au fur et à mesure”

Imene a 20 ans. Elle est venue s’inscrire à la Mission locale de Saint-Denis après avoir arrêté en cours de route sa licence de mathématiques. Elle avait besoin d’aide pour se réorienter, tout en sachant qu’elle voulait se lancer dans des études de médecine, avec une spécialisation en ophtalmologie. “Quand je suis arrivée à la Mission locale, je pensais que ce ne serait plus possible. Je ne savais plus quoi faire. Maintenant, je me sens mieux, je pense que je vais pouvoir intégrer la première année de médecine l’année prochaine”, nous a-t-elle confié. Au cours de son suivi à la Mission locale, Imene a participé à plusieurs ateliers et elle a rendez-vous tous les mois avec son conseiller qu’elle apprécie beaucoup. Son maître mot : la patience. “Je n’ai pas vraiment eu de déclic, ça vient tout doucement. Il y a des portes qui s’ouvrent au fur et à mesure”.

Imene m’a conseillé d’être sérieux et de participer à des ateliers pour découvrir des domaines et métiers que je ne connais pas forcément et qui pourraient m'intéresser. En l’interviewant, j’ai pris conscience que la Mission locale peut apporter plein de solutions aux jeunes qui se sentent un peu perdus dans leur projet professionnel mais qui ont envie de réussir. Je me sens encore plus motivé depuis qu’elle m’a raconté son parcours.

Alassane Diallo